Au printemps 2025, le moustique tigre (Aedes albopictus) est établi dans 78 départements de France métropolitaine et demeure un vecteur majeur de maladies comme la dengue, le chikungunya et le Zika . Sur l’Île-de-La Réunion, une épidémie de chikungunya affecte plus de 27 000 personnes depuis janvier, avec plusieurs milliers de consultations hebdomadaires et un impact notable sur les services d’urgence. Face à ces enjeux, Santé publique France et les agences régionales de santé (ARS) renforcent la surveillance et encouragent des gestes simples — suppression des eaux stagnantes, installation de moustiquaires, utilisation de répulsifs naturels — pour empêcher le développement des larves et protéger la population .
1. L’actualité en métropole
1.1 Implantation et surveillance
Depuis le 1ᵉʳ janvier 2024, le moustique tigre est considéré comme implanté sur 78 départements en France métropolitaine, dont nombre d’entre eux sont fortement colonisés (au moins 40 % des communes) . La surveillance renforcée se déroule chaque année du 1ᵉʳ mai au 30 novembre pour détecter sa progression et cartographier précisément les zones à risque .
1.2 Cas importés et risques autochtones
Entre le 1ᵉʳ janvier et le 30 avril 2024, 2 271 cas de dengue, 6 cas de chikungunya et 2 cas de Zika importés ont été déclarés en métropole . Sur la période du 1ᵉʳ mai au 26 novembre 2024, les services de santé ont notifié 2 028 cas de dengue, 21 cas de chikungunya et 5 cas de Zika, principalement dans les départements colonisés par
. À ce jour, aucun foyer autochtone majeur n’a été confirmé, mais le risque subsiste lorsque les conditions climatiques sont favorables.
2. Épidémie de chikungunya à La Réunion
2.1 Chiffres clés
Depuis le début de l’année 2025, plus de 27 000 cas de chikungunya ont été recensés sur l’île, avec 4 304 cas confirmés pour la seule semaine du 7 au 13 avril et 20 520 consultations en médecine de ville .
Les passages aux urgences ont atteint 350 sur cette même semaine, tandis que les hospitalisations restent élevées .
2.2 Réponse sanitaire
Face à cette flambée, les autorités ont déclenché un niveau d’alerte ORSEC « Arboviroses » de niveau 4 et lancé, dès le 7 avril, une campagne de vaccination ciblée pour les populations à risque (nourrissons, femmes enceintes, personnes âgées) . Le président de la République s’est rendu sur place pour souligner l’importance des mesures de prévention et l’appui national aux ARS locales .
3. Le moustique tigre : un vecteur silencieux
Activité diurne : actif surtout en journée, il échappe à la détection auditive de nombreux Français habitués aux moustiques nocturnes .
Piqûres à travers les tissus : il peut transpercer les t-shirts légers, rendant les protections approximatives inefficaces .
Transmission d’arboviroses : vecteur principal de la dengue, du chikungunya et du virus Zika, il présente un enjeu majeur de santé publique.
4. Gestes simples pour limiter la prolifération
Vider et nettoyer toutes les récipients (coupelles, pots, seaux, gouttières) chaque semaine .
Couvrir les réserves d’eau (citernes, récupérateurs) avec un couvercle ou un filet fin .
Renouveler l’eau des vases et abreuvoirs pour animaux tous les 2–3 jours .
Entretenir le jardin : tailler haies, désherber et supprimer les zones ombragées et humides .
Placer du sable dans les soucoupes de pots de fleurs pour absorber l’humidité .
Installer des moustiquaires sur toutes les fenêtres et portes, notamment dans les chambres .
Utiliser des répulsifs naturels (citronnelle, lavande, basilic) pour dissuader l’insecte .
Vérifier les coins cachés : jouets, bâches, pieds de parasol et vieux seaux derrière le cabanon
« Mieux vaut prévenir que guérir » : en appliquant ces gestes, vous priverez le moustique tigre de ses sites de ponte.
5. Signalement et mobilisation citoyenne
En cas d’observation d’un moustique tigre, signalez sa présence sur la plateforme de l’ANSES :
https://signalement-moustique.anses.fr/signalement_albopictus/ Ministère des Solidarités.
Chaque signalement contribue à la cartographie nationale de l’espèce et permet aux ARS de cibler leurs opérations de démoustication.
6. Perspectives
Le réchauffement climatique, la mobilité internationale et l’urbanisation favorisent l’expansion d’Aedes albopictus. La surveillance renforcée, combinée à l’engagement citoyen et à l’éducation, reste la meilleure barrière contre la prolifération du moustique tigre et l’émergence de foyers autochtones d’arboviroses en France et à La Réunion.
Sources
ARS La Réunion, “Chikungunya à La Réunion : semaine du 7 au 13 avril 2025” Agence Régionale de Santé La Réunion
Santé publique France, “Chikungunya, dengue et Zika – données de la surveillance renforcée en France hexagonale”
Santé – Gouvernement.fr, “Le moustique tigre : implantation dans 78 départements” Ministère des Solidarités
ARS Occitanie, “Moustique tigre : surveillance renforcée” occitanie.ars.sante.fr
TF1 Info, “Emmanuel Macron à La Réunion : épidémie de chikungunya” TF1 INFO
ECDC, “Chikungunya worldwide overview” ECDC
Statista, “Installation du moustique tigre en France métropolitaine” Statista
Pasteur.fr, “En combien de jours les moustiques d’Île-de-France pourront-ils transmettre arbovirus” Institut Pasteur
Le Monde, “Moustique tigre : que faire ?” (16 avril 2025)